Ayant pourtant obtenu ses privilèges très tôt par la charte de 1194, la cité atrébate s'est très longtemps passé de beffroi. Avant que les échevins ne se décident à lancer la construction d'une tour communale, les réunions échevinales avaient lieu dans la halle marchande et le clocher de l'église Saint-Géry accueillait les cloches civiles. Le beffroi est élevé de 1463 à 1554, les travaux de construction s'échelonnant sur une centaine d'années en raison des guerres dont l'Artois est le théâtre permanent. Bien que la construction de l'hôtel de ville ait été décidée à l'aube du seizième siècle, il fut terminé très rapidement en 1508. Le soleil porté par le lion daterait de l'entrée de Louis XIV dans la ville en 1667.
Sa partie supérieure est reconstruite de 1838 à 1844 après sa démolition partielle en 1832 pour des raisons de sécurité. En 1914, témoin malheureux des événements, la tour communale s'effondre après 69 tirs d'obus allemands.Placée sur la ligne de front, la ville connait des dommages considérables. Ayant retrouvé son rôle de tour de guet, le beffroi est logiquement la cible de l'ennemi. Dès octobre 1914, il est consciencieusement visé et le 8 du mois, après deux jours de bombardements intenses, le beffroi trône, debout, au milieu des ruines de l'hôtel de ville. Une quinzaine de jours plus tard, l'acharnement des ennemis vient à bout de la tour communale qui s'effondre. A partir de 1924, le beffroi est reconstruit à l'identique, sous la direction de l'inspecteur général des Monuments Historiques, Pierre Paquet. Il est inauguré en 1932.